J’avais la gorge nouée et le vent rempli de crampes. Il se tenait en face de moi, attendant que je poursuive ma phrase. Mon regard fixé sur mes doigts qui s’entremêlaient nerveusement, j’appréhendais sa réaction. « Michael, je suis enceinte… » Ais-je ajouté à voix basse. Depuis plus de deux semaines, j’étais prise de nausées et d’envie de manger n’importe quoi. Cela passait par des fraises, du chocolat, du fromage. J’en mangeais à des quantités affolantes. Puis j’ai attendu mes règles. J’avais une semaine de retard alors que j’étais en temps normal réglée comme une horloge. Ce matin, j’ai fais un test de grossesse et il a confirmé ce que je craignais. J’étais enceinte. J’avais peur de sa réaction et j’avais attendu le soir pour lui annoncer. Je pensais qu’il allait être là et qu’il n’allait pas m’abandonner. Comme il me le répétait, nous étions liés. Et j’ai fini par y croire… « Tu quoi ? » Me demandait-il, comme s’il ne m’avait pas entendu. Choqué, il était désemparé. Je l’ai vu dans son regard lorsque j’ai relevé les yeux vers les siens pour y trouver du réconfort, ce que je ne trouvais point. « Je suis enceinte… » Ais-je répétais un peu plus clairement. Dans ses yeux, je voyais sa colère qui montait. Ses points se sont serrés et il a envoyé valser tout ce qu’il se trouvait sur son bureau : son ordinateur portable, sa lampe et même une photo de nous deux au parc où le verre s’est brisé sous le choc. J’ai reculé d’un pas, prise de peur. « Bordel mais merde Calix ! Tu n’aurais pas pu faire attention à ta pilule ? T'es trop conne ! T’as vu dans quelle merde du nous mets maintenant ? » M’a-t-il hurlé avant de reprendre. « Non mais c’est ta merde maintenant, ce n’est pas mon gosse ! Je ne veux rien avoir avec ça ! Je veux plus te revoir, tu m’entends ? Dégage de chez moi, je ne veux pas d’un gosse ! Fou le camp Calix avant que j’te fasse avorter à ma façon. » M’a-t-il menacé. J’ai ramassé ma veste et mon sac en larmes avant de prendre mes jambes à mon cou. Je me suis enfuie de cette maison, de lui. J’ai couru pour rejoindre ma maison qui était à plusieurs rues. Je ne m’attendais pas à une telle réaction. Je savais qu’il ne le prendrait pas avec un grand sourire, je savais très bien qu’il allait être énervé mais là..

« Tiens Ethan, j’ai une nouvelle chanson. » Annonçait Michael à son meilleur ami. Le jeune brun était assis sur son canapé, sa guitare à la main. Il se mit à chanter sa chanson accompagné par la mélodie de ses cordes. Une chanson calme, légèrement douce, qui raconte l’histoire de deux amants où leur histoire a débuté lors d’une visite au musée. Un amour sincère, un amour douloureux. Une erreur survenue par un con qui a prit peur. Une jeune femme envolée avec le fruit de son amour. A la fin de la chanson, Michael a fixé le sol. Cette chanson, c’était pour elle. « Michael, je suis pas du genre à te juger. Mais tu t’es comporté comme un con avec Calix. » A ajouté son meilleur ami. Ca, il le savait. Michael a prit peur quand elle lui a annoncé qu’elle attendait son enfant. Il n’était pas préparé à ça. Lui qui aimait faire la fête, qui souhaitait percer dans le monde de la musique et qui n’avait pas assez d’argent pour subvenir à leurs besoins. « Je sais, Ethan. » A-t-il finalement murmuré avant de reprendre. « Mais je suis pas prêt à avoir un gosse. Ce n’est pas moi ça. Tu m’imagines changer les couches et me lever à quatre heures du matin pour lui donner le biberon ? » Son meilleur ami à soupirer avant de venir près de lui. Il a déposé sa main sur son épaule et ils sont restés silencieux un long moment. « Ca fait combien de temps que vous étiez ensemble ? » Questionnait Ethan. Michael a posé sa guitare sur le siège à côté et s’est laissé aller contre le dossier du canapé. « Huit mois… » A-t-il lâché dans un soupire. « Michael, je ne t’ai jamais vu aussi longtemps avec une fille et aussi heureux. Tu le vois pas mais elle t’a changé et en bien. » Ajoutait Ethan. Michael fixait le plafond de son modeste appartement. Il est vrai que pour elle, il avait réduit sa consommation de drogues. Il s’était aussi mis au livre puisque c’était une passion pour Arizona et qu’il avait envie de partager quelque chose avec elle bien qu’ils en partageaient énormément déjà. « Je l’aime. » Disait Michael, d’une voix plus rassurante remplie de sincérité. « Alors arrête de te comporter en con et va la rejoindre. » Répliquait aussitôt son meilleur ami, fier que Michael ait pris conscience de ces sentiments. « Mais ça fait cinq mois maintenant, elle ne voudra plus de moi, j’en suis certain, et elle a du refaire sa vie. » Michael s’est levé en passant ses mains désespérément dans ses cheveux. « Arrête de te prendre ta tête et fonce abruti ! » Riait son meilleur ami.

Michael a prit la route après s’être renseigné auprès des parents de Calix. Il regrette ses paroles et absolument tout. Il est désormais arrivé à MONROE TOWNSHIP pour la retrouver.